Arglab/privacy/nothing to hide
Face aux défenseurs de la vie privée, l'argument le plus classique revient à affirmer que si l'on n'a rien à cacher, on n'a pas à craindre la surveillance, que ce soit des caméras dans des lieux publics, espionnage de télécommunications ou enregistement systématique de données personnelles, généralement justifiés par des arguments sécuritaires.
Le problème de l'argument "Rien à cacher" est qu'il se focalise sur un aspect du problème de la vie privée, et élude les plus importants. Il présuppose que la vie privée est une affaire de cacher un mal.[1] Or il y a plus que cela :
Privacy is about the individual freedom to choose what things we are willing to share and whom we share them with.[2]
C'est une question de liberté et de choix de révéler certaines informations ou non.
- Phénomène d'agrégation : de plusieurs petites données personnelles apparemment insignifiantes, on peut déduire des choses plus personnelles sur la personne.
- À l'inverse, il y a un risque de fausses déductions, qui pourraient faire du tort à l'individu (suspicion de crime qui n'a pas lieu d'être).
- Utilisation tierce des données : rien n'assure que les données collectées ne seront pas utilisées plus tard avec d'autres objectifs que ceux avancés.
- Le système légal est actuellement tellement complexe qu'il est impossible de savoir à un moment donné si on ne viole pas une loi. Ainsi, sous surveillance, une autorité souhaitant arrêter un individu pour une raison quelconque pourrait presque certainement trouver un prétexte en analysant nos flux de communication.[3]